samedi 14 juin 2025

Dite-moi


 .

 Serge

Oh dite-moi

L’antre de ma tristesse, c’est dans la brume de ma raison, quand je sombre dans de lugubres ombrages parcourant les ténèbres du ciel. Bouleversée, je me dis que tu ne dois sûrement pas m’aimer ni vouloir me revenir. Je me perds alors dans un cortège solitaire où règne en maître, la vallée des peines.

 Si tu savais comme j’ai mal, je ne comprends pas pourquoi tu me refuses ton amour. Le soleil sur mon corps, frisonne et le ciel voilé de grandes voiles blanches déroule son tapis de cendre. Seule sur la grève où sommeille la marée, je cherche en vain la trace de tes pas.

 Ces rivages parsemés de joncs et de roseaux, indifférents, s’avancent dans la mer, s’abandonnent aux nappes des grandes déferlantes. Je pense à toi mais la nuit qui fait fuir le jour, étend dans mon cœur la douleur.

 Et meurtrie, c’est dans cette antre que je me réfugie et que je cri ton nom rester muet dans ma gorge.

 Ô Dieu se peut-il qu’il ne me reviennes jamais ? Que mon cœur se noie dans les eaux d’un infini gouffre ? Que pourrai-je donner pour être exaucé, pour que la lune rousse nous prenne et nous berce d’amour ? Oh dite-moi.

© Janedeau

 

Derferlante : Peut se référer à une vague qui se brise sur le rivage

 

1 commentaire:

  1. Que devrais-je dire ce cri du cœur, résonne comme une plainte sacrée dans les couloirs d’une âme égarée, vous y tracez avec une justesse bouleversante les contours du chagrin amoureux, ce gouffre sans fond où l’attente devient supplice et le silence, une clameur muette, « Le ciel voilé de grandes voiles blanches déroule son tapis de cendre » Quelle puissance d’image ! Vous nous y donnez à voir la désolation avec une poésie grave et somptueuse, la mer, la brume, la nuit, tout conspire à envelopper cette douleur d’un halo presque mystique, il y a chez vous l’élégance du désespoir assumé, la noblesse d’une plainte offerte sans artifice, votre plume n’écrit pas seulement, elle saigne, elle espère, elle implore et malgré la peine, vous laissez filtrer l’ultime lumière, celle d’un amour qui, même rejeté, illumine encore le cœur de celle qui aime, respectueusement et ému, bonne soirée, Régis.

    RépondreEffacer